Jean-Pierre Nuaud
Critique d’art
Décembre 2019
« L’atelier est ample, lumineux, éclairé, par de grandes baies vitrées.
Posées sur le sol, bien visibles, les dernières toiles. Ailleurs, tournées vers le mur, les unes contre les autres, d’autres toiles, plus petites, semblent attendre que l’on s’intéresse à elles.
Sur deux chevalets, deux œuvres en cours de travail.
Isthme occupe ce lieu, bien situé au cœur de Nantes, sur une place qui fleure bon la nature et l’espace. Artiste franco-canadienne, elle est en pleine maturité́ artistique et, visiblement, ne craint pas d’aborder le grand format.
Entrons maintenant dans ce qui apparait : une peinture abstraite, dynamique, gestuelle, qui peut s’apparenter au courant de « l’abstraction lyrique ». Mais ces toiles vont au-delà̀ d’une simple recherche de la forme et de la couleur.
Ici, laissons intervenir les maîtres. Matisse parlant de Cézanne nous livre que : Cézanne eut entre les plus grands ce mérite de vouloir, donnant à sa tâche de peintre sa plus haute mission, que les tons fussent des forces dans le tableau. Juste enseignement, les toiles travaillées par Isthme, aux tons comme ajustés et complémentaires, sont équilibrées et harmonieuses. Elles donnent un sentiment d’évasion et guident vers une forme d’élévation d’esprit. Matisse, toujours en hommage à Cézanne, ne parlait il pas du « rendu du volume par plans colorés et surtout « son pouvoir émotif » ? Un langage bien intégré par Isthme.
Dès lors, attardons nous, sur les couleurs utilisées : le vert, le bleu intense, le rouge, le jaune, en couleurs pures, souvent densifiées par un premier passage autre. La luminosité domine.
Isthme pratique le collage, un peu à la manière des gammes du musicien. Elle peint en monochrome, des feuilles de papier avec les couleurs utilisées pour ses toiles. Ces feuilles sont ensuite découpées, laissant apparaître des franges de blanc qui apportent un espace de relief aux éléments composant l’œuvre. Ce qui frappe le regardeur c’est l’aspect monumental de ces œuvres, qu’elles soient de très grand format ou, paradoxalement, au format «carte postale». L’aller-retour toiles-collages permet de s’engager vers de nouvelles voies, d’oser de nouvelles recherches, de nouveaux rythmes. Les collages demandant moins d’énergie et d’engagement corporel et plus d’attention aux petits riens qui vont conduire à l’émotion, voire à la remise en question.
Isthme travaille aussi le dessin. Le dessin dans sa forme vivante et active. Ce qui importe c’est de saisir la grâce d’un instant, la vie. Elle est à ce moment dans la figuration, d’après modèle vivant. Reste que le résultat, comme pour les autres œuvres est encore un moment de confrontation avec l’espace/temps. Terminons avec ce passage du livre de Haruki Murakami «Le meurtre du commandeur» qui m’amène à l’une des dernières toiles que l’on peut voir. Abstraite ou, comme je l’ai ressentie, complètement figurative ?
« En observant ses peintures avec beaucoup d’attention, je constatais que l’artiste semblait avoir réussi à peindre ce qu’il voulait vraiment, avec une totale liberté. Dès lors son pinceau tourbillonna sur la toile à sa guise, librement, avec fluidité, comme s’il exécutait une danse. Le plus remarquable c’était les vides. Le meilleur de ses œuvres résidait paradoxalement dans les parties qu’il n’avait pas peintes. En osant ne pas peindre, il mettait encore plus clairement en valeur ce qu’il voulait peindre. »
Daniel Lacomme
Ancien professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris,
auteur chez Bordas de la collection "Atelier Vivant"
Janvier 2015
« La démarche d'Isthme est toute d'équilibre entre improvisation sensible et rigueur intellectuelle, entre construction purement plastique et frémissement d'une vision naturelle transposée par la poésie. (…) Dans ses peintures abstraites et radicales, qui ne semblent n'avoir ni haut ni bas, conçues en diptyques, polyptyques, jusqu'à constituer des séries, c'est la sensation spatiale qui domine et, la dispersion des éléments colorés sur la surface laisse à penser que nous sommes devant un détail ou un fragment d'une œuvre beaucoup plus grande encore. (…)
Mais, aujourd’hui, sa préoccupation principale est la couleur. Conçues dans l'esprit du monochrome d'abord, les œuvres d’Isthme jouent d’accords audacieux, accords de complémentaires en apparence mais savamment détournés et enrichis par des tons inattendus. Les couleurs sont portées par une écriture très libre selon une approche assez rationnelle du chromatisme et pour une proposition novatrice et personnelle de l'harmonie et du rythme plastique. Toutes ces incursions dans les différentes techniques sensiblement mais méthodiquement explorées constituent une œuvre nouvelle et originale où la volonté intellectuelle règne mais où la main est toujours présente. »
Jean-François Roullin
Enseignant, critique d’art et d’architecture
« Les collages sont pour Isthme un travail d’exploration de la peinture et de la couleur sous d’autres formats et sur d’autres supports. Peignant sur papier des mêmes pinceaux et des mêmes tons que ses toiles du moment, elle les fragmente ensuite d’un seul geste aléatoire. Sur les bords, apparaît alors le blanc que l’épaisseur du papier autorise. L’œil de l’artiste puise ensuite dans le stock, des grands morceaux d’abord, et sa main dispose, reprend, revient, change pour un plus petit, un plus grand, pour des assemblages inattendus.
Néanmoins, le blanc laissé par la rupture originelle du papier est toujours là, créant des marges que le fond de la toile ne permet pas. On pense alors au Mâ du Japon, à cet entre-deux qui nous sépare et nous rapproche. Là, chaque élément à sa place dans l’ensemble, et le plus minuscule morceau révèle la plénitude du tout. Si le résultat est inattendu, il est extrêmement précis et l’œil d’Isthme est un étalon secret qui sait la bonne mesure pour les marges, les fragments. De retour à la toile, le geste de la main a gagné en précision, pour d’autres compositions. Ainsi, le collage n’est jamais pour Isthme un art mineur : il est constitutif de son œuvre de peintre. »
« Isthme, de la voile à la toile »
Presse Océan
15/10/2019
« Isthme n'a définitivement pas choisi son pseudonyme au hasard.
Cette peintre Nantaise, éperdue de nautisme, se partage en effet entre son atelier de la place du Petit-Bois et ses Traversées au long cours qu'elle affectionne tant. Ses dernières toiles où bleu profond et touches de lumière s'affrontent comme en dansant lui ont d'ailleurs été inspirées par de récents souvenirs marins.
« J'aime tout particulièrement naviguer la nuit. J'ai cherché à retrouver ici un peu de la magie visuelle d'un océan nocturne. »
Assez étrangement, rien ne prédisposait cette Nantaise à devenir une étoile montante de l'impressionnisme abstrait. Jusqu'à 35 ans, cette jeune femme se consacra entièrement à l'urbanisme. En poste au Canada, c'est presque sur un coup de tête qu'elle intègre l'école des beaux-arts de Montréal.
« Tout m'y a enthousiasmée, le pragmatisme des études, le dynamisme de la scène picturale ... ». Il n'en faudra pas plus pour que cette mère de famille, au destin tout tracé, se lance dans l'aventure artistique. Bien lui en pris car, depuis, cette habituée des galeries crée à un rythme soutenu toiles, collages et autres sculptures.
« Disons que je crois plus au travail qu'à l'inspiration. Je reste persuadée que c'est uniquement en cherchant qu'on trouve ». Le plus étonnant est qu'elle trouve également le temps de mener une vie de quartier très active. Cette artiste est en effet la nouvelle présidente de l'association du Petit Bois. « Vivre sur cette petite place est un privilège, ce n'est d'ailleurs pas un hasard si de plus en plus de jeunes créateurs y trouvent leur point d'ancrage. »
Extrait de l'article : « Faire vivre une galerie, c'est du grand art ! »
Ouest France
21/06/2018
« Elle déniche les talents à Nantes comme ailleurs. Un collectionner lui a parlé de la nantaise Isabelle Isthme.
« Elle m'a touchée d'emblée. Ici, il existe une scène artistique de malade ! » se réjouit Élisabeth Givre (ndlr. Galerie Gaïa). »
« Isthme expose 'Collages et Peintures' à la chapelle de l'hôpital »
Presse Océan
07/08/2015
« Isthme ou Isabelle Thomas-Loumeau, expose du vendredi 7 au dimanche 30 août, chapelle de l'hôpital à Pornic. Artiste plasticienne, elle partage sa vie entre Pornic et Nantes avec «un atelier à chaque bout ». Les pornicais avaient pu apprécier son travail de 2008 à 2014, lorsqu'après une escapade québécoise, Isthme était revenue sur sa terre natale.
Aujourd'hui, Isthme, en recherche permanente, présente une exposition : « Collages et Peintures » dans une salle à sa dimension. Et, la dimension c'est ce qui qualifie cette artiste-plasticienne qui voit les choses en grand ! Entre Isthme et les grands formats, c'est une histoire de corps, de geste, d'amour et de fusion. Urbaniste de formation et marin émérite (elle a fait deux transatlantiques) l'espace est son univers. Après en avoir peint ses paysages, sa nature, son océan et ses dégradés de gris, Isthme s'attaque à la couleur.
Épaulée pas Bénédicte Gheerbrant, commissaire d'exposition, Isthme présente un travail où « la cohérence de ses collages et de sa peinture s'appuie sur une palette élaborée avec finesse et culot, dit Bénédicte Gheerbrant. Culot car le vert d'Isthme a un dynamisme unique, une force symbolique contemporaine, il foisonne de vie et d'espérance ». Un vert qui "exalte un rouge insolent, incendiaire, passionnel ». Présent également, « le violet, une couleur rare dns la peinture, socle de la spiritualité sur lequel repose l'ensemble. C'est l'extrémité du spectre et donc la première des couleurs. Du violet d'Isthme naît la lumière ». Pour l'artiste plasticienne, l'idée est «d'arriver à une simplicité du geste et de l'univers et d'aller chercher la symbolique de la couleur ».
Parsemé dans ses nuances, le blanc, comme autant de fenêtres ouverte sur ces immensités colorées, sont ces « déchirures » dans lesquelles Isthme, va «chercher la lumière ». Parallèlement à ces grands formats colorés, des collages en harmonie, « aux abords irréguliers comme les accidents de la vie » permettent un dialogue avec l'imaginaire. Une peinture innovante, bouillante de vie qui invite tout un chacun dans l'univers maîtrisé de cette artiste-plasticienne, unique et vulnérable. »
« Découverte : Isthme a jeté l'ancre à Pornic »
Ouest France
09/2009
« Isthme, de son nom d'artiste, a ouvert les portes de son atelier ce week end, dans le cadre de L'art prend l'air.
Isthme, artiste plasticienne née en 1963, vit et travaille à Pornic depuis un an. Cette franco-canadienne, originaire de Nantes, en est à sa « troisième vie professionnelle ». De retour depuis peu sur « sa terre natale » après une escapade québécoise, Isthme revient « à une peinture plus réelle » et « développe un projet de sculpture monumentale ».
D'abord urbaniste, Isthme collabore pendant 10 ans avec des élus et des concepteurs étrangers. "J'étais tout le temps dans les musées. Mais j'étais une urbaniste frustrée, pas suffisamment dans la création ». Elle part vivre au Québec et s'inscrit à l"École des Beaux-arts de Montréal. De rencontre en rencontre, Isthme développe un travail « auprès d'enfants, d'adolescents, de groupe de femmes ».
De retour en France, c'est à Pornic qu'Isthme choisit de vivre. Passionnée de voile, navigatrice, la mer coule dans ses veines. Isthme, pour Isabelle Thomas-Loumeau, et "pour ce que le mot représente » (1), a trouvé son point d'ancrage entre ses deux mondes. À Pornic, de tout son corps, elle laisse aller son inspiration à grands coups de pinceau et la propulse sur d'immenses toiles. Isthme développe un projet d'art-thérapie ainsi que celui de créer une « pyramide triangulaire évidée de 6 mètre de haut qui serait montée dans trois villes francophone (portant le même patronyme Sainte-Luce) au Québec sur la rive du Saint Laurent, en France sur les bords de la Loire et au sud de la Martinique », explique-t-elle. Sorte de « phare », ces pyramides seraient alors comme des « repères et des témoignages qui symboliseraient et rendraient compte de la fraternité humaine.
(1) Une terre entre deux mers. »
Jean-Pierre Nuaud
Critique d’art
Décembre 2019
« L’atelier est ample, lumineux, éclairé, par de grandes baies vitrées.
Posées sur le sol, bien visibles, les dernières toiles. Ailleurs, tournées vers le mur, les unes contre les autres, d’autres toiles, plus petites, semblent attendre que l’on s’intéresse à elles.
Sur deux chevalets, deux œuvres en cours de travail.
Isthme occupe ce lieu, bien situé au cœur de Nantes, sur une place qui fleure bon la nature et l’espace. Artiste franco-canadienne, elle est en pleine maturité́ artistique et, visiblement, ne craint pas d’aborder le grand format.
Entrons maintenant dans ce qui apparait : une peinture abstraite, dynamique, gestuelle, qui peut s’apparenter au courant de « l’abstraction lyrique ». Mais ces toiles vont au-delà̀ d’une simple recherche de la forme et de la couleur.
Ici, laissons intervenir les maîtres. Matisse parlant de Cézanne nous livre que : Cézanne eut entre les plus grands ce mérite de vouloir, donnant à sa tâche de peintre sa plus haute mission, que les tons fussent des forces dans le tableau. Juste enseignement, les toiles travaillées par Isthme, aux tons comme ajustés et complémentaires, sont équilibrées et harmonieuses. Elles donnent un sentiment d’évasion et guident vers une forme d’élévation d’esprit. Matisse, toujours en hommage à Cézanne, ne parlait il pas du « rendu du volume par plans colorés et surtout « son pouvoir émotif » ? Un langage bien intégré par Isthme.
Dès lors, attardons nous, sur les couleurs utilisées : le vert, le bleu intense, le rouge, le jaune, en couleurs pures, souvent densifiées par un premier passage autre. La luminosité domine.
Isthme pratique le collage, un peu à la manière des gammes du musicien. Elle peint en monochrome, des feuilles de papier avec les couleurs utilisées pour ses toiles. Ces feuilles sont ensuite découpées, laissant apparaître des franges de blanc qui apportent un espace de relief aux éléments composant l’œuvre. Ce qui frappe le regardeur c’est l’aspect monumental de ces œuvres, qu’elles soient de très grand format ou, paradoxalement, au format «carte postale». L’aller-retour toiles-collages permet de s’engager vers de nouvelles voies, d’oser de nouvelles recherches, de nouveaux rythmes. Les collages demandant moins d’énergie et d’engagement corporel et plus d’attention aux petits riens qui vont conduire à l’émotion, voire à la remise en question.
Isthme travaille aussi le dessin. Le dessin dans sa forme vivante et active. Ce qui importe c’est de saisir la grâce d’un instant, la vie. Elle est à ce moment dans la figuration, d’après modèle vivant. Reste que le résultat, comme pour les autres œuvres est encore un moment de confrontation avec l’espace/temps. Terminons avec ce passage du livre de Haruki Murakami «Le meurtre du commandeur» qui m’amène à l’une des dernières toiles que l’on peut voir. Abstraite ou, comme je l’ai ressentie, complètement figurative ?
« En observant ses peintures avec beaucoup d’attention, je constatais que l’artiste semblait avoir réussi à peindre ce qu’il voulait vraiment, avec une totale liberté. Dès lors son pinceau tourbillonna sur la toile à sa guise, librement, avec fluidité, comme s’il exécutait une danse. Le plus remarquable c’était les vides. Le meilleur de ses œuvres résidait paradoxalement dans les parties qu’il n’avait pas peintes. En osant ne pas peindre, il mettait encore plus clairement en valeur ce qu’il voulait peindre. »
Daniel Lacomme
Ancien professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris,
auteur chez Bordas de la collection "Atelier Vivant"
Janvier 2015
« La démarche d'Isthme est toute d'équilibre entre improvisation sensible et rigueur intellectuelle, entre construction purement plastique et frémissement d'une vision naturelle transposée par la poésie. (…) Dans ses peintures abstraites et radicales, qui ne semblent n'avoir ni haut ni bas, conçues en diptyques, polyptyques, jusqu'à constituer des séries, c'est la sensation spatiale qui domine et, la dispersion des éléments colorés sur la surface laisse à penser que nous sommes devant un détail ou un fragment d'une œuvre beaucoup plus grande encore. (…)
Mais, aujourd’hui, sa préoccupation principale est la couleur. Conçues dans l'esprit du monochrome d'abord, les œuvres d’Isthme jouent d’accords audacieux, accords de complémentaires en apparence mais savamment détournés et enrichis par des tons inattendus. Les couleurs sont portées par une écriture très libre selon une approche assez rationnelle du chromatisme et pour une proposition novatrice et personnelle de l'harmonie et du rythme plastique. Toutes ces incursions dans les différentes techniques sensiblement mais méthodiquement explorées constituent une œuvre nouvelle et originale où la volonté intellectuelle règne mais où la main est toujours présente. »
Jean-François Roullin
Enseignant, critique d’art et d’architecture
« Les collages sont pour Isthme un travail d’exploration de la peinture et de la couleur sous d’autres formats et sur d’autres supports. Peignant sur papier des mêmes pinceaux et des mêmes tons que ses toiles du moment, elle les fragmente ensuite d’un seul geste aléatoire. Sur les bords, apparaît alors le blanc que l’épaisseur du papier autorise. L’œil de l’artiste puise ensuite dans le stock, des grands morceaux d’abord, et sa main dispose, reprend, revient, change pour un plus petit, un plus grand, pour des assemblages inattendus.
Néanmoins, le blanc laissé par la rupture originelle du papier est toujours là, créant des marges que le fond de la toile ne permet pas. On pense alors au Mâ du Japon, à cet entre-deux qui nous sépare et nous rapproche. Là, chaque élément à sa place dans l’ensemble, et le plus minuscule morceau révèle la plénitude du tout. Si le résultat est inattendu, il est extrêmement précis et l’œil d’Isthme est un étalon secret qui sait la bonne mesure pour les marges, les fragments. De retour à la toile, le geste de la main a gagné en précision, pour d’autres compositions. Ainsi, le collage n’est jamais pour Isthme un art mineur : il est constitutif de son œuvre de peintre. »
Extrait de l'article : « Faire vivre une galerie, c'est du grand art ! »
Ouest France
21/06/2018
« Elle déniche les talents à Nantes comme ailleurs. Un collectionner lui a parlé de la nantaise Isabelle Isthme.
« Elle m'a touchée d'emblée. Ici, il existe une scène artistique de malade ! » se réjouit Élisabeth Givre (ndlr. Galerie Gaïa). »
« Isthme, de la voile à la toile »
Presse Océan
15/10/2019
« Isthme n'a définitivement pas choisi son pseudonyme au hasard.
Cette peintre Nantaise, éperdue de nautisme, se partage en effet entre son atelier de la place du Petit-Bois et ses Traversées au long cours qu'elle affectionne tant. Ses dernières toiles où bleu profond et touches de lumière s'affrontent comme en dansant lui ont d'ailleurs été inspirées par de récents souvenirs marins.
« J'aime tout particulièrement naviguer la nuit. J'ai cherché à retrouver ici un peu de la magie visuelle d'un océan nocturne. »
Assez étrangement, rien ne prédisposait cette Nantaise à devenir une étoile montante de l'impressionnisme abstrait. Jusqu'à 35 ans, cette jeune femme se consacra entièrement à l'urbanisme. En poste au Canada, c'est presque sur un coup de tête qu'elle intègre l'école des beaux-arts de Montréal.
« Tout m'y a enthousiasmée, le pragmatisme des études, le dynamisme de la scène picturale ... ». Il n'en faudra pas plus pour que cette mère de famille, au destin tout tracé, se lance dans l'aventure artistique. Bien lui en pris car, depuis, cette habituée des galeries crée à un rythme soutenu toiles, collages et autres sculptures.
« Disons que je crois plus au travail qu'à l'inspiration. Je reste persuadée que c'est uniquement en cherchant qu'on trouve ». Le plus étonnant est qu'elle trouve également le temps de mener une vie de quartier très active. Cette artiste est en effet la nouvelle présidente de l'association du Petit Bois. « Vivre sur cette petite place est un privilège, ce n'est d'ailleurs pas un hasard si de plus en plus de jeunes créateurs y trouvent leur point d'ancrage. »
« Isthme expose 'Collages et Peintures' à la chapelle de l'hôpital »
Presse Océan
07/08/2015
« Isthme ou Isabelle Thomas-Loumeau, expose du vendredi 7 au dimanche 30 août, chapelle de l'hôpital à Pornic. Artiste plasticienne, elle partage sa vie entre Pornic et Nantes avec «un atelier à chaque bout ». Les pornicais avaient pu apprécier son travail de 2008 à 2014, lorsqu'après une escapade québécoise, Isthme était revenue sur sa terre natale.
Aujourd'hui, Isthme, en recherche permanente, présente une exposition : « Collages et Peintures » dans une salle à sa dimension. Et, la dimension c'est ce qui qualifie cette artiste-plasticienne qui voit les choses en grand ! Entre Isthme et les grands formats, c'est une histoire de corps, de geste, d'amour et de fusion. Urbaniste de formation et marin émérite (elle a fait deux transatlantiques) l'espace est son univers. Après en avoir peint ses paysages, sa nature, son océan et ses dégradés de gris, Isthme s'attaque à la couleur.
Épaulée pas Bénédicte Gheerbrant, commissaire d'exposition, Isthme présente un travail où « la cohérence de ses collages et de sa peinture s'appuie sur une palette élaborée avec finesse et culot, dit Bénédicte Gheerbrant. Culot car le vert d'Isthme a un dynamisme unique, une force symbolique contemporaine, il foisonne de vie et d'espérance ». Un vert qui "exalte un rouge insolent, incendiaire, passionnel ». Présent également, « le violet, une couleur rare dns la peinture, socle de la spiritualité sur lequel repose l'ensemble. C'est l'extrémité du spectre et donc la première des couleurs. Du violet d'Isthme naît la lumière ». Pour l'artiste plasticienne, l'idée est «d'arriver à une simplicité du geste et de l'univers et d'aller chercher la symbolique de la couleur ».
Parsemé dans ses nuances, le blanc, comme autant de fenêtres ouverte sur ces immensités colorées, sont ces « déchirures » dans lesquelles Isthme, va «chercher la lumière ». Parallèlement à ces grands formats colorés, des collages en harmonie, « aux abords irréguliers comme les accidents de la vie » permettent un dialogue avec l'imaginaire. Une peinture innovante, bouillante de vie qui invite tout un chacun dans l'univers maîtrisé de cette artiste-plasticienne, unique et vulnérable. »
« Découverte : Isthme a jeté l'ancre à Pornic »
Ouest France
09/2009
« Isthme, de son nom d'artiste, a ouvert les portes de son atelier ce week end, dans le cadre de L'art prend l'air.
Isthme, artiste plasticienne née en 1963, vit et travaille à Pornic depuis un an. Cette franco-canadienne, originaire de Nantes, en est à sa « troisième vie professionnelle ». De retour depuis peu sur « sa terre natale » après une escapade québécoise, Isthme revient « à une peinture plus réelle » et « développe un projet de sculpture monumentale ».
D'abord urbaniste, Isthme collabore pendant 10 ans avec des élus et des concepteurs étrangers. "J'étais tout le temps dans les musées. Mais j'étais une urbaniste frustrée, pas suffisamment dans la création ». Elle part vivre au Québec et s'inscrit à l"École des Beaux-arts de Montréal. De rencontre en rencontre, Isthme développe un travail « auprès d'enfants, d'adolescents, de groupe de femmes ».
De retour en France, c'est à Pornic qu'Isthme choisit de vivre. Passionnée de voile, navigatrice, la mer coule dans ses veines. Isthme, pour Isabelle Thomas-Loumeau, et "pour ce que le mot représente » (1), a trouvé son point d'ancrage entre ses deux mondes. À Pornic, de tout son corps, elle laisse aller son inspiration à grands coups de pinceau et la propulse sur d'immenses toiles. Isthme développe un projet d'art-thérapie ainsi que celui de créer une « pyramide triangulaire évidée de 6 mètre de haut qui serait montée dans trois villes francophone (portant le même patronyme Sainte-Luce) au Québec sur la rive du Saint Laurent, en France sur les bords de la Loire et au sud de la Martinique », explique-t-elle. Sorte de « phare », ces pyramides seraient alors comme des « repères et des témoignages qui symboliseraient et rendraient compte de la fraternité humaine.
(1) Une terre entre deux mers. »
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